LISHAN WULONG VIEILLI 2005

LISHAN WULONG VIEILLI 2005

Thé wulong Taïwan – Lishan

95°C – de quelques secondes à 1 min

Le wulong de la montagne en forme de poire.

Les vieux thés forment un univers passionnant, qui ne se limite pas aux thés pu’er et aux thés sombres. Il existe d’autres types de thés qui ont également la capacité de se bonifier avec le temps. Il s’agit de les produire et de les stocker de manière appropriée. De la même façon que nous stockons un bon vin dans l’optique de le conserver et de le boire des années, voire des dizaines d’années plus tard.

Le Lishan est un wulong taïwanais de très haute montagne. Certains le considèrent comme l’un des meilleurs wulong du monde, le “roi des thés” ou du moins le meilleur wulong de Taïwan.

Lishan, le verger de l’île de Taïwan.

Les jardins de thé se situent sur les versants parfois abrupts de la montagne Li (signifiant “poire”, 梨), à 2000 mètres d’altitude. La zone abrite en effet les montagnes les plus élevées de Taïwan et font des plantations de thé l’unes des plus hautes du monde.

C’est le centre de Taïwan (comté de Taichung), pour la culture des pommes, des poires et des pêches. Les habitants de Lishan cultivent les fruits à flanc de montagne, dont l’eau jaillit avant de se jeter dans des torrents. Les vergers ont été le pilier de l’économie de la région. Les théiers poussent d’ailleurs sur d’anciens vergers, au sol noir, fertile et riche. En raison d’importations de fruits bon marché, l’importance économique des vergers a diminué. Certains ont été remplacé par la culture du thé. Lishan est en outre un lieu de repos merveilleux, aux panoramas grandioses.

Le climat est alpin. Les hivers sont neigeux, avec des journées courtes. C’est un terroir particulier, avec une alternance de soleil et de brumes. C’est ce qui donne du caractère au thé de Lishan. On ne retrouve pas ces caractéristiques pour les thés de basse altitude. Là haut les théiers poussent dans le froid et l’humidité. Il y a un fort contraste entre les températures du jour et de la nuit. Ces conditions climatiques en font un thé unique, à la fois doux et délicat.

C’est un thé roulé en perles. On enroule ensemble le bourgeon plus trois feuilles et quelques centimètres de tige. Ce lot a subi une torréfaction assez poussée et une maturation de vingt ans. Les feuilles, passant de vert à brun foncé, sont conservées dans des grandes jarres en terre cuite. La photo de la jarre est celle de la conservation originelle du thé, que j’ai obtenu grâce à un collectionneur taiwanais. Les feuilles de thé sont par ailleurs torréfiées régulièrement pour chasser l’humidité, éviter la fermentation et réactiver les composés aromatiques.

Notes de dégustation.

Un très beau thé, relativement complexe, notamment en raison du vieillissement. Les feuilles infusées dégagent un parfum de caramel au lait et de fève tonka. En bouche, la tasse est épicée, aux notes grillées. On retrouve aussi le caramel au lait et la fève tonka. Mais également une petite pointe de cacao amer et une longueur sucrée. Un thé expressif.

Méthode Gong Fu Cha recommandée : plusieurs infusions possibles d’une quinzaine de secondes chacune en gaiwan/zhong (tasse à couvercle) ou petite théière en terre cuite (terre de Yixing). 4 à 5 grammes pour 100ml. Monter ensuite le temps d’infusion progressivement.