PU’ER FERMENTÉ BOURGEONS DE PRINTEMPS ANNÉES 1990
Thé sombre Chine – Yunnan
100°C – de quelques secondes à 1 min
Ces bourgeons de printemps des années 1990 sont un pu’er brut au grade fin uniquement composé de bourgeons. C’est un thé qui a été fermenté et affiné avec soin selon la méthode du stockage hongkongais. Puis vieilli de manière naturelle à Taïwan.
Le stockage traditionnel hongkongais.
Dans l’univers du pu’er, la fermentation et l’affinage du thé par la méthode hongkongaise donne une touche unique aux feuilles. Elle se distingue clairement de la fermentation en pile, semblable au compostage, plus industrielle (le wodui 渥堆 en chinois). C’est une technique artisanale et traditionnelle qui demande un véritable travail de 10 à 20 ans pour accompagner les feuilles de thé. Cela consiste à jouer sur leurs conditions de maturation (chaleur, humidité, aération…) afin d’en sculpter le caractère gustatif. Les thés vont pour cela passer par différents espaces de stockage. Il s’agit de les déplacer régulièrement pour assurer leur homogénéité et maximiser la qualité de la fermentation. Ce n’est qu’après avoir atteint le caractère et la qualité désirée qu’ils sortiront du stock pour être proposés à la vente. Une méthode qui demande beaucoup de pratique et de maîtrise. Elle permet, lorsque la qualité du thé et de l’affinage sont au rendez vous, de créer de véritables chefs-d’œuvre.
Le grade du thé pu’er.
Outre la méthode du stockage hongkongais, parmi les paramètres qui font le caractère d’un pu’er affiné, le grade du thé a une influence cruciale. Il correspond à la taille des feuilles et leur niveau de maturité sur la branche. C’est une donnée importante que prennent en compte les amateurs. En effet, au fur et à mesure que les feuilles grandissent, leur composition change. Les bourgeons ou les jeunes feuilles ne vieilliront donc pas de la même manière que des feuilles matures. Les grades fins, moins tanniques, ont généralement après maturation des grains plus fins, voire lisses, par rapport aux grades plus élevés. Ils ont plus tendance à développer des caractères sobres et purs. Des thés où le bois sec et le minéral prédominent, surtout si la maturation est légère. Alors que des grades plus élevés ou des maturations plus humides développeront plus facilement des notes de sous bois ou des notes terreuses.
Ce très bon vrac, travaillé par un stockage hongkongais modéré, et une longue période de repos sec est un bon exemple du caractère et de la richesse d’un grade fin affiné. Il provient d’un stock d’une vieille boutique de thé taïwanaise. Manque de repreneur, elle fermait ses portes.
Notes de dégustation.
C’est un thé magnifiquement boisé. On décèle des notes minérales, des touches de noix, de réglisse et de cannelle.
Méthode Gong Fu Cha recommandée : une bonne dizaine d’infusions possibles de plusieurs secondes chacune en gaiwan/zhong (tasse à couvercle) ou en petite théière en terre cuite (terre de Yixing). Rincer les feuilles avec une première infusion de quelques secondes avant d’infuser pour la dégustation.
Fabienne Brakchi –
Ce thé pu’er est exceptionnel très sombre puissant onctueux sont parfum complexe se développe au fil des infusions.
Il révèle des senteurs d’humus sans aucune amertume puis son goût évolue avec des notes plus vertes mais toujours très douces qui persistent longtemps en bouche.