PU’ER BRUT DASUNSHAN VIEUX ARBRES 2023
Thé sombre Chine – Yunnan
100°C – de quelques secondes à 1 min
Ce thé fait partie d’une série de nouveaux pu’er “extra verts” sur la boutique en ligne. Elle illustre très bien la nouvelle approche très verte du thé pu’er.
Ce type de pu’er sheng (crû ou brut) est très doux, très vert (moins oxydé). Il répond aux attentes des amateurs qui souhaitent consommer les thés pu’er verts dès leur production et qui recherchent la fraîcheur d’un thé vert. Pour ce faire, il faut limiter l’oxydation des feuilles, allonger la durée de dessication et réduire le roulage. Par ailleurs, la cueillette se veut concentrée sur les bourgeons et les jeunes feuilles (un bourgeon, deux feuilles) alors que le standard de cueillette pour le pu’er est généralement d’un bourgeon pour trois ou quatre feuilles.
L’autre particularité de ce thé est que sa cueillette et sa transformation s’inspirent du thé wulong “dancong” (arbre unique, voir le thé Ya Shi Xiang). Le principe est de sélectionner un théier et de produire un lot de feuilles manufacturées provenant d’un seul et même arbre. Les locaux cherchent à isoler les caractéristiques gustatives d’un théier en produisant un lot de thé par arbre.
La montagne Dasunshan.
La montagne Dasunshan se trouve dans la ville-préfecture de Pu’er. C’est une zone habitée par le peuple Yi. Nous sommes sur la route en direction de Lincang (sud-ouest du Yunnan), à 120 kilomètres en amont environ, dans les Wuliang Shan. C’est la région d’origine du thé “rouge soleil”. Appelé “shaihong” en chinois (晒红), c’est un type de thé noir séché au soleil (voir nos thés de Yiwu ou des Eaux Blanches).
La zone de Dasunshan, qui s’étend sur 500 kilomètres carrés, compte 10 villages exploitant, pour 404 familles et 1500 personnes environ.
Le jardin de théiers se trouve à une altitude de 1800 mètres, au cœur de feuillus et de conifères. Le climat est chaud, humide, pluvieux, typique du climat de mousson subtropical. L’altitude maintient les températures autour de 17°C. On y compte de vieux arbres, de variété Wenhe, aux feuilles longues et velues. Certains vieux théiers atteignent 600-700 ans. Leur hauteur est comprise entre 3 et 6 à 7 mètres. Les locaux ont replanté autour de ces vieux théiers des jeunes arbres.
La technique d’entretien des théiers est assez particulière puisque les villageois ont depuis longtemps enlevé les feuilles le long des branches. De telle sorte que l’arbre aujourd’hui développe de longues branches dépourvues de feuilles. Seules quelques feuilles et bourgeons se déploient au bout de ces longues tiges. Il s’agit de concentrer les sèves dans une sélection de feuilles réduite. Cela donne au paysage une teinte vert tendre avec ces théiers aux tiges blanchâtres, plutôt dépourvus en feuilles.
C’est un thé très artisanal, local. Il est réservé et vendu aux villageois de la région.
Notes de dégustation.
L’infusion est claire, moelleuse et onctueuse, aux arômes sauvages, doux et persistants. Les notes fruitées et miellés sont vite rejointes par des touches cirées et épicées. On perçoit également également quelques accents d’herbes aromatiques (thym, sauge).
Méthode Gong Fu Cha recommandée : nombreuses infusions possibles de plusieurs secondes chacune en gaiwan/zhong (tasse à couvercle) ou en petite théière en terre cuite (terre de Yixing). Rincer les feuilles avec une première infusion de quelques secondes avant d’infuser pour la dégustation.
Patrick Delage –
Très joli pu’er à l’infusion jaune vert, bouche équilibrée assez riche et suave sans amertume avec des arômes complexes qui persistent sur des notes rondes et épicées. Ce thé pu’er reste consistant et aromatique sur une bonne dizaine d’infusion.